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Le blog

REX BIM Tour version 3.0 : première session réussie

06 octobre 2020
Problème récurrent soulevé par les adhérents et les partenaires de la Fédération CINOV, l’interopérabilité des maquettes numériques – entendez leur compatibilité – fait désormais partie des principaux sujets évoqués lors des différentes éditions du REX BIM Tour. Car l’objectif de cette initiative CINOV n’est pas de « faire la promotion du BIM à tout prix, comme l’a souligné d’entrée Julien Mercier, vice-président de CINOV en charge de l’innovation et de la prospective, mais d’inviter à échanger sur ses avantages, sans occulter ses inconvénients. » Quels sont-ils en termes d’interopérabilité ? « Les spécialistes de l’électricité, de la tuyauterie ou du génie civil ont chacun leur propre logiciel de maquette 3D, a donné pour exemple Guillaume Vray, Directeur France de ALLPLAN. Une seule solution ne sait pas tout faire. C’est pourquoi il faut absolument travailler aussi en IFC, ce format que nous avons la chance de pouvoir tous partager. »



Savoir se parler et se comprendre

Intéressant, l’IFC ne résout pas pour autant tous les problèmes. « Il ne dispense pas de se poser les bonnes questions et de savoir codifier l’information, a insisté Julien Mercier. Il faut apprendre à nommer les choses dans un même langage. » Toulouse Métropole, qui généralise le BIM pour tous ses projets neufs depuis 2017, a fait l’expérience de ces difficultés. Et trouver de premières réponses : « En tant que maitre d’ouvrage, nous rédigeons une charte BIM et un cahier des charges pour spécifier ce que nous attendons de chaque intervenant, a indiqué Emilie Tourret, BIM Manageuse à Toulouse Métropole. Chaque entreprise sait par conséquent quelles informations elle doit renseigner dans la maquette. »

Cependant, au-delà du maniement des logiciels et de leur interopérabilité, le BIM pose aussi des questions de méthodologie et d’organisation du travail. Car, loin de se résumer à sa maquette 3D, il offre le cadre d’une démarche collaborative qui induit de nouvelles relations entre les acteurs d’un même projet. Cela suppose de nouvelles organisations à mettre en place et des montées en compétence, qui exigent temps et formation.



Collaboration et formation

« La formation reste un point faible, a regretté Emmanuel Di Giacomo, responsable Europe Développement des écosystèmes BIM chez Autodesk. Dans les écoles d’ingénieurs et d’architectes, les formations portent sur les outils, mais pas du tout sur ce que le BIM change en termes d’organisation ou de compréhension des enjeux stratégiques. » Balbutiante dans ces écoles, plus présente dans les filières technologiques de l’Education nationale, la formation au BIM se fait encore beaucoup sur le tas, voire via la « BIM douille », pour reprendre l’expression de Julien Mercier. « L’évolution des mentalités est encore nécessaire, a estimé Emilie Tourret. De même que la formation continue. Pour l’instant, nous apprenons en avançant et nous faisons remonter des demandes à la Fédération CINOV ou à l’Ordre des architectes sur les problèmes à régler pour faire progresser les processus de façon globale. »



Besoin de retour d’expériences

Le sondage réalisé à la fin de la séance a montré que le BIM avait encore à convaincre sur son bien-fondé théorique et sur son opérationnalité : manque de formation, réticence à partager ses données, difficulté à identifier les bons interlocuteurs ou encore coût financier font partie des obstacles identifiés par les participants au REX BIM Tour en ligne. Quant à leurs besoins pour se lancer dans le BIM, le partage d’expérience apparait clairement parmi leurs attentes. Les prochaines séances Zoom répondront justement à ce souhait, en présentant trois retours d’expérience, à commencer, jeudi 4 juin, par la construction à Strasbourg d’un bâtiment mixte résidentiel et tertiaire en BIM.