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#CongrèsCinov

Conférence : La transition numérique

15 avril 2022
congres

Retour sur l'une des conférences au Congrès de la Fédération Cinov ayant eu lieu les 6 et 7 avril 2022 avec pour thème : En transitions ! Environnementales, Numériques, Sociétales...

Synthèse de la Conférence : La Transition numérique du Jeudi 7 avril 2022

 

Intervenants :

  • Emmanuelle ROUX, Présidente de Cinov Numérique (Fédération Cinov) ;
  • Tristan NITOT, Entrepreneur du numérique & auteur ;
  • Julien MERCIER, Vice-Président à l’innovation & animateur de la Commission numérique (Fédération Cinov)
  • Marion GRAEFFLY, Pour Graeffly, Co-Fondatrice de la Telecoop, responsable du pôle rayonnement ;
  • Chloé CLAIR, Directrice Générale de NamR.

Propos introductifs / Etayage des notions et problématiques

Emmanuelle Roux, présidente du syndicat Cinov numérique et dirigeante de la société Lechaudron.io, introduit les échanges.

Elle explicite les problématiques que soulève l’accroissement du numérique dans les pratiques professionnelles :

  • Comment la transition numérique permet aujourd’hui d’être dirigeant ?
  • Comment favorise t’elle l’indépendance ?
  • De quelle manière permet-elle de faire collectif ?
  • Il n’y a pas une, mais des transitions numériques.

Les transitions doivent s’envisager de manière pluridimensionnelle : concerne les modes de gouvernance, l’évolution des compétences, les équipements, l’évolution du business model, la répartition de la valeur.

  • Il est indispensable, pour chaque dirigeant, de réaliser un état des lieux de ses pratiques sur ce volet, avant d’engager toute transition.

Quel état d’avancement en termes de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) ? Quelle place du numérique dans la gouvernance ? Au sein de l’entreprise, des collaborateurs pratiquent ils le télétravail ? La donnée est-elle fiable et sécurisée, et se trouve t’elle au cœur des décisions, et si oui de quelle manière ?

  • Les dirigeants doivent s’emparer de la question numérique.

Ils jouent un rôle essentiel dans les transitions numériques, et doivent prendre le sujet en main.

  • Le numérique est au service de l’indépendance.

Il permet de « faire collectif », de mutualiser les connaissances, il rend possible le travail à une échelle internationale tout en favorisant la production locale pour proposer une économie en circuit court.

Tristan Nitot, entrepreneur du numérique et auteur, soulève ensuite les interactions à l’œuvre entre transitions climatiques et transitions numériques, ces deux dynamiques étant interdépendantes.

Le numérique présente un impact climatique et environnemental. L’augmentation de l’effet de serre, entrainant une hausse de la chaleur et des températures : autant de manifestations dont l’origine est humaine, comme le précise le rapport du GIEC.

Lorsqu’on évoque le numérique, ce terme global fait en effet allusion à trois dimensions :

  • Les équipements ;
  • Le réseau ;
  • Les data center.

La fabrication du matériel, et son utilisation, génèrent des gaz à effet de serre. La France fait néanmoins figure d’exception sur ce point, utilisant en majeure partie l’énergie nucléaire.

Référence : Etude Inum 2020 par GreenIT.fr

Sobriété numérique : bonnes pratiques.

Marion Graeffly, co-fondatrice de la société Telecoop, présente les bonnes pratiques dont il est possible de se saisir, mettant en exergue l’importance d’intégrer les dimensions écologiques et sociales dans les transitions numériques impactant nos organisations du travail.

Cette dernière explique qu’il est primordial de mettre en place des alternatives, et de penser les modalités de déploiement et les usages du numérique en positionnement les enjeux de réappropriation au centre des actions engagées.

  • L’un des premiers leviers concerne le choix des opérateurs. La sobriété doit être le mot d’ordre : l’une des solutions peut consister à choisir des forfaits basés sur les consommations réelles de données mobiles, ce choix présentant de plus un impact écologique, car cette consommation vient impacter des ressources réelles, n’étant pas illimitées.

 

  • La sobriété vis-à-vis du matériel constitue un second levier activable. Il est indispensable de repenser sa politique de gestion des parcs de smartphones et ordinateurs : ne pas changer trop fréquemment, et pour cela refuser les offres souvent récurrentes de renouvellement alors même que le matériel est encore fonctionnel. Il peut également être opportun de se rapprocher, une fois que le matériel  ne peut plus être utilisé, d’organismes qui procèdent à des actions de recyclage et de reconditionnement.

 

  • Le numérique n’est pas la seule réponse, et il doit être remis à sa juste place. Se déplacer pour échanger avec un collègue, plutôt que d’envoyer un mail… Les compétences non technologiques doivent aussi être maintenues et valorisées.

 

  • Le numérique est un projet collectif : il est nécessaire de prendre en compte sa dimension environnementale, mais aussi sociale. Il est indispensable de favoriser l’accès de tous au numérique, notamment les personnes les plus éloignées.

Il faut avoir le courage d’inventer le monde d’après, et de faire le choix d’un numérique durable et sobre. Ce choix impute aux dirigeants.

Le numérique à l’échelle des TPE/PME : état des lieux et pistes de solution opérationnelles.

Julien Mercier, Vice Président à l’innovation au sein de la Fédération Cinov, alerte sur la place croissante accordée au numérique dans les pratiques professionnelles et rappelle que le numérique doit être « au service de », et ne pas constituer une fin en soi, au risque d’exclure les personnes en étant les plus éloignées.

  • Le numérique ne doit pas se substituer à nos connaissances.

Les dirigeants doivent reprendre l’ascendant, et donner à voir leurs besoins auprès des acteurs du numérique. Selon une étude, 96% des données produites ne sont pas utilisées : outre la question du sens, cette statistique soulève la problématique des enjeux écologiques déjà explicités. La data driven (pilotage de la donnée) mérite d’être plus fortement développé.

  • Le numérique doit être inclusif, et ne pas représenter un facteur d’exclusion.

Solutions, logiciels… L’offre est marquée par une diversité et une densité très importante, générant un sentiment d’incompréhension, de frustration vis-à-vis des personnes les plus éloignées des pratiques numériques, nuisant à la consolidation d’un esprit coopératif.

Afin d’apporter des pistes opérationnelles de réponse aux risques soulevés, et faire du déploiement du numérique une réelle opportunité, la Fédération Cinov a créé une Commission, qui a procédé dans un premier temps à la formalisation d’un état des lieux, faisant apparaitre que :

  • Les dirigeants envisagent le numérique comme une réelle opportunité, mais détiennent une visibilité partielle des bénéfices qu’ils peuvent en tirer, et ont besoin d’être accompagnés dans la consolidation d’une réelle stratégie sur ce volet ;
  • Un fort besoin existe en termes d’échanges de pratiques, sur une dimension très opérationnelle et pragmatique. 

Sur la base de ces éléments, un plan d’action a été consolidé début 2022, composé d’actions diverses :

  • Organisation d’un webinar pour favoriser l’acculturation et l’utilisation d’une sémantique commune ;
  • Consolidation d’un réseau à l’échelle des adhérents pour permettre l’échange de pratiques. 

 

Conclusion :

La transition numérique doit s’envisager comme pluridimensionnelle. Il est essentiel de l’envisager de cette manière, en tâchant de préserver les compétences non technologiques, reprendre la maitrise du numérique, et déployer des pratiques répondant à des enjeux de sobriété et d’inclusion.

La Fédération Cinov et les dirigeants ont leur rôle à jour, pour accompagner ces transitions.

Retrouvez la Synthèse de la Conférence Nouvelles gouvernances et démarches participatives du Jeudi 7 avril

Retrouvez la synthèse de la Conférence : Transition énergétique – Conversion écologique du Jeudi 7 avril 2022